De grands chantiers pour entretenir et pérenniser la Tour

La tour Eiffel fait l’objet de la plus vaste campagne de travaux depuis 40 ans. Zoom sur les trois chantiers d’ampleur, en cours, orchestrés par la SETE.

Parisiens, Franciliens, visiteurs français ou internationaux… Vous êtes nombreux à observer de près ou de loin que la tour Eiffel accueille depuis 2018 toutes formes de dispositifs liés à des travaux : filets, cordages, échafaudages, ascenseurs de chantiers… Il faut dire que la Dame de fer, âgée de plus de 133 ans, doit être entretenue pour conserver sa beauté et sa jeunesse éternelles !

Un tel monument nécessite une attention et un entretien permanent, mais aussi des campagnes de travaux plus vastes au cours de périodes définies afin d’assurer sa pérennité et accueillir près de 6 millions de visiteurs chaque année dans les meilleures conditions. Ces dernières campagnes d’entretien sont d’autant plus importantes que la Tour sera au cœur des images de Paris lors des Jeux olympiques et paralympiques en 2024. 

Actuellement, le monument connaît sa plus vaste campagne de travaux entrepris depuis 40 ans par la Société d’Exploitation de la Tour Eiffel (SETE), avec la conduite simultanée de trois chantiers aux dimensions exceptionnelles. Ces derniers représentent un défi technique et humain sans précédent :

  • la XXème campagne de peinture de la Tour ;
  • la rénovation complète de l’ascenseur du pilier Nord permettant aux  visiteurs de monter du sol au 2ème étage ;
  • la rénovation des ascenseurs Duolift qui emmènent les visiteurs du 2ème étage au sommet.

La campagne de peinture : un ouvrage gigantesque, garant de la pérennité de la Tour

La tour Eiffel est construite en fer puddlé, matériau dont la longévité est quasi éternelle pour peu qu'il soit repeint régulièrement. En effet, plusieurs facteurs peuvent mettre en péril ce métal : la rouille, la pollution inhérente à une grande ville, les déjections d'oiseaux, les aléas climatiques... Le nettoyage du monument - et surtout de nouvelles couches de peinture ajoutées régulièrement avec soin et à la main - sont donc indispensables à la sauvegarde et à la pérennité de la structure.

Depuis 1892, la tour Eiffel est entièrement repeinte tous les 7 ans en moyenne, selon les recommandations de Gustave Eiffel

Le monument connaît actuellement sa XXème campagne de peinture. L’objectif de la SETE et de l’ensemble des entreprises l’accompagnant sur ce chantier (Agence Pierre-Antoine Gatier, Jarnias, Atelier de France)  est que la Tour soit prête pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Comme tout ce qui a trait au monument, ce chantier revêt un caractère mythique et fait écho à la dimension même du monument : gigantesque. Ce chantier est unique, pour ne pas dire historique, par son ampleur et sa complexité. Il constitue un défi technique et humain sans précédent. 

Avant d’appliquer les différentes couches de peintures, les équipes chargées des travaux préparent les surfaces afin d’assurer la meilleure adhérence possible de la peinture. Pour la première fois de son histoire, une partie de la structure a été entièrement décapée (retrait des 19 anciennes couches de peintures) au niveau de l’arc décoratif faisant face au champ de Mars. 

Encore aujourd’hui, les peintres utilisent des méthodes traditionnelles déjà utilisées du temps de Gustave Eiffel : la peinture de la tour Eiffel ne s’applique que manuellement. Tous les travaux "à distance" sont interdits, les peintres devant avoir la brosse en main.

En amont de cette campagne, ce fut aussi l’occasion d’une réflexion historique autour de la couleur de la Tour qui est protégée au titre des monuments historiques depuis 1964. La SETE a confié à l’agence Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques, la maitrise d’œuvre de ce chantier et ainsi l’étude historique préalable de la peinture de la tour Eiffel.

A l’issue de ce travail préliminaire, le choix de la nouvelle couleur s’est porté sur le jaune-brun, celle-là même que la Tour arborait en 1907, lorsque Gustave Eiffel a su que sa Tour resterait dans le paysage parisien ; couleur faisant échos aux façades des immeubles de la ville. 


Je suis architecte en chef des monuments historiques.
Mon agence, avec Marion Gauchard, cheffe de projet, porte le projet de la 20ᵉ campagne de repeinture de la tour Eiffel.
Le rôle de l'architecte c’est de porter la réflexion patrimoniale, c’est de revoir cette aventure incroyable de l'histoire des couleurs de la tour Eiffel,
évoquer, porter, rêver d'une nouvelle teinte, la proposer et convaincre.


Gustave Eiffel, dès 1889, nous explique que la Tour Eiffel est un chef d'œuvre de construction métallique mais aussi de peinture sur métal.
C'est le grand ouvrage qu’il publie en 1900 dans lequel il livre ce grand témoignage.
Savoir construire, savoir peindre. Cette peinture protège, le fer puddlé, le matériau de la Tour Eiffel contre la corrosion.
Gustave Eiffel a d'autre part initié une méthodologie incroyable : repeindre la Tour Eiffel tous les sept ans.
Et la SETE fidèle à cette grande tradition technique, a engagé la 20ᵉ campagne de repeinture de la Tour Eiffel.
Peindre la Tour Eiffel, mais de quelle couleur ?

Gustave Eiffel, pour l'inauguration de L'exposition universelle, a peint la Tour Eiffel en rouge, couleur minium.
Cette couleur très spectaculaire sera célèbre, influencera beaucoup les artistes et finalement sera éphémère.
Première campagne de repeinture en 1892 et Gustave Eiffel change.
Il abandonne cette teinte, gamme de rouge, pour une couleur jaune brun, des couleurs ocrées
Ce sera la couleur qu'il maintiendra systématiquement tous les sept ans.

1965, on abandonne ces couleurs de Gustave Eiffel et sont mises en place des couleurs plutôt gris, gris foncé.
Aujourd'hui, grande réflexion partagée avec la SETE, la ville de Paris, le service des monuments historiques.
Une décision exceptionnelle a été prise : revenir aux teintes entretenues par Gustave Eiffel.
La tour Eiffel retrouve les couleurs de Gustave Eiffel, le jaune brun.
La 20ᵉ campagne de peinture de la Tour Eiffel se fonde sur une démarche très scientifique que nous avons conduit,
réaliser des sondages pour retrouver la stratigraphie de l'ensemble des couches de peinture. Nous avons fait une centaine de sondages.

Travailler avec des restaurateurs spécialisés en peinture sur métal, avoir l'assistance du laboratoire de recherche des monuments historiques,
mais simultanément dépouiller les archives, reconstituer l'histoire de ces 20 campagnes,
une démarche très scientifique, très complète, pluridisciplinaire, pour maîtriser l'histoire de ces 20 campagnes.
Et fonder très solidement la proposition de reconstituer la couleur jaune brun de Gustave Eiffel.

Tout cela est un projet très technique, précis, très délicat.
Depuis 1989, on repeint avec des techniques d'alpinisme.
Nous continuons cette grande aventure, mais on comprend bien qu'au XXIᵉ siècle, il faut diriger des entreprises, tenir compte des règlements d'hygiène et sanitaire, de la problématique de la peinture au plomb,
tenir compte de la présence des agents et tout le personnel de la tour ;
un regard d'architecte global, entouré de spécialistes, de techniciens très pointus de la peinture au profit de la conservation dans le temps long de ce monument exceptionnel de Paris et de la France.

 

La rénovation intégrale de l’ascenseur du pilier Nord

Que serait la tour Eiffel sans ses ascenseurs ? Equipements indispensables au monument, aussi bien pour ses visiteurs que pour les personnes qui y travaillent, l’ensemble des moyens d’ascension parcourt plus de 103 000 kilomètres chaque année, soit deux fois et demie le tour de la Terre !

Au-delà de l’entretien quotidien et des opérations de maintenance régulières, la SETE s’attache en permanence à moderniser ses installations et à les mettre en conformité avec toutes les réglementations en vigueur. Après la rénovation de l’ascenseur historique du pilier Ouest — qui s’est achevée en 2014 — c’est au tour de l’ascenseur situé dans le pilier Nord d’entamer une rénovation intégrale, débutée à l’automne 2018 et qui s’achèvera en 2024.

A la différence des ascenseurs historiques des piliers Ouest et Est, à fonctionnement hydraulique, l’ascenseur Nord est un ascenseur électrique. Il n’en reste pas moins unique en son genre. Datant de 1964, cet ascenseur à double-cabine effectuait chaque jour 130 voyages soit 10 000 km par an pour transporter environ 12 000 personnes, à une vitesse moyenne de 2 mètres/seconde.

La modernisation intégrale a pour objectifs d’améliorer les conditions d’accueil et d’ascension de nos visiteurs mais aussi d’améliorer et faciliter le travail des équipes d’accueil et techniques grâce à l’installation de postes de travail modernes et de nouveaux systèmes de contrôle-commande. Les travaux, exécutés principalement par les entreprises Baudin-Châteauneuf et Eiffage Métal, portent sur l’intégralité du système d’ascension : cabines, poulies, système d’automatisation, voies et contrepoids. Tous les éléments vitaux sont remplacés et modernisés. Des composants, uniques au monde, ont tout spécialement été prototypés pour la tour Eiffel.

Un chantier d’une ampleur exceptionnelle, qui ne perturbe pas pour autant l’accès au monument pour les visiteurs de la Tour qui peuvent emprunter les ascenseurs des piliers Est et Ouest ou bien l’escalier du pilier Sud. 

 

Rénovation d’ampleur pour les ascenseurs menant au sommet 

Installés en 1982 par Otis, les ascenseurs dits Duolifts ont transporté des millions de visiteurs leur permettant de vivre une ascension vertigineuse et mémorable entre le 2ème étage et le sommet ! Chaque ascenseur (DUO 1 et DUO 2) se compose de deux cabines qui font office de contrepoids l'une pour l'autre. Chaque cabine transporte 20 passagers environ, ce qui permet à 80 personnes au maximum de voyager simultanément, à la montée et à la descente. Sur 160 mètres, les ascenseurs utilisent la plus longue course en plein air jamais couverte par un ascenseur.

En activité près de 14 heures par jour, exposés aux intempéries, ils sont mis à rude épreuve tout au long de l’année. Leur disponibilité et leur fiabilité sont essentielles pour assurer la continuité de l’activité de la Tour. Après une première grande modernisation des Duolifts en 1998 avec notamment la refonte de la machinerie haute, puis le remplacement des machineries en 2001, un nouveau coup de jeune global s’est imposé pour garantir un taux de fonctionnement optimal.

Assurés par Otis en partenariat avec la SETE depuis janvier 2022 jusqu’à février 2024, les travaux visent à rénover l’ensemble des systèmes électriques et de sécurité, à moderniser les machineries par la suppression des anciennes génératrices électriques et la mise en œuvre de nouveaux systèmes, à améliorer la performance de l’ascenseur (nouveau contrôle commande). La rénovation globale permettra de réduire la consommation électrique de l’installation de près de 50%.  Les cabines sont également modernisées (éclairage, climatisation, chauffage, affichage, pilotage) pour offrir aux visiteurs une expérience d’ascension toujours plus agréable. Les visiteurs profiteront d’informations en temps réel sur l’ascension (altitude, vitesse) et les liftiers disposeront d’un poste de travail modernisé avec écran tactile.

A l’instar des autres chantiers en cours à la Tour, ces travaux sont orchestrés tout spécialement pour ne pas perturber l’accueil des visiteurs. Ils se déroulent de nuit pendant les heures de fermeture du monument, et lors de la période de fermeture annuelle du sommet de la Tour qui se déroule de début janvier à début février.

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Aujourd'hui 09:30 - 23:00

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